L'Antique Villa romaine du Casale
de Piazza Armerina
(au sud est de la Ville de Enna)
Nichés dans une région irriguée par le fleuve Gela - rendue fertile et propre à la culture des noisetiers, de la vigne, des oliviers et du blé, protégée des vents - situés dans une campagne fertile dont les collines environnantes forment un amphithéâtre naturel, bordés d'une végétation luxuriante composée de cyprès, de pins, d'amandiers et d'oliviers se trouvent les vestiges d'une villa romaine luxueuse (IV ème S.) en terrasses.
Faisons un retour dans le temps, à l'époque romaine
pour imaginez cette villa en retrait de la ville où grouillent les garnisons romaines et les marchés aux esclaves qui assurent la main-d'oeuvre nécessaire aux travaux dans champs, une zone à forte densité démographique et urbaine...
Ce lieu devait être un véritable paradis car c'est là que les riches, loin de l'agitation de la ville trouvaient les conditions idéales pour goûter aux joies de la vie en dépensant de réelles fortunes à la recherche des plaisirs de la chair, de l'esprit, de la villégiature et de la table.
La Villa du Casale était pourvue de tout le confort et par son orientation elle permettait aux propriétaires de choisir le soleil ou la fraîcheur de l'ombre. Le grand nombre de vasques et de fontaines à l'intérieur et l'extérieur de la villa met en évidence le rôle primordial que jouait l'eau; aqueducs, citernes et vasques en cascades charmaient l'ouïe et la vue, les thermes y sont largement représentatifs et puis surtout elle était richement décorée de près de 3.500 m² de mosaïques exceptionnelles !
Un lieu dédié aussi à la chasse où sangliers, lièvres et volailles abondaient.
Après la domination romaine et byzantine de l'île (entretemps les Barbares étaient aussi passés par là), la Sicile tomba sous la domination arabe. L'histoire serait trop longue à vous raconter (cfr. sites internet)mais un incendie détruisit la villa et ensuite elle subit le vandalisme de ses dalles de marbre et la destruction des statues. La Villa devint alors une sorte de carrière où l'on prenait le matériel nécessaire à la construction d'un village des environs.
Enfin les avalanches d'un mont tout proche la recouvra entièrement
faisant perdre jusqu'à la mémoire de son existence
sauvant ainsi les précieuses mosaïques d'une destruction inévitable.
A ce jour on ne sait toujours pas qui étaient ses propriétaires (ou commanditaire) et les archéologues ont des avis divergents. D'aucuns y voient d'immenses thermes publics, d'autres le centre de rassemblements de troupes pour les guerres en Afrique, pour d'autres encore une sorte de lupanar, mais aussi qu'elle pourrait avoir été la villa d'un gouverneur de Sicile ou encore celle d'un empereur (par certaines pièces d'architectures propres à ce statut).
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Des sites que j'ai visités j'avoue que celui-ci m'a fait la plus grande impression. Même si peu de murs complets existent encore, même si l'endroit grouillait de visiteurs, j'ai été charmée par la richesse et la qualité des mosaïques (qui ont subi une sérieuse restauration), par l'agencement de la villa réellement pensée pour la détente et les joies de la vie.
A la fin de la visite je me suis mise un peu en retrait pour observer la foule de ce site exceptionnel. Beaucoup étaient très intéressés et restaient longtemps à observer ou commenter, d'autres couraient dans tous les sens sans apprécier vraiment la richesse du lieu, d'autres encore mitraillaient les sites prenant la pose devant les colonnes, certains s'y reposaient .....
Et puis j'ai fais abstraction du public et des constructions modernes qui recouvrent à présent la villa pour tenter de revenir des années en arrière, imaginant ce qu'elle pouvait représenter du temps de sa splendeur....
Dans mon esprit déambulaient ces propriétaires richement parés jouissant de leur statut,
les esclaves occupés à leurs tâches, les visiteurs reçus avec faste, les baigneurs dans l'aile des thermes, les mets fins, les trophées de chasse, l'abondance des fruits, l'eau qui ruisselait partout.... les arbres fruitiers, la forêt tout autour, un endroit sans le bruit des moteurs, uniquement ceux des pas des hommes, des bêtes et le bruit des chars et la résonnance de cette langue que nous ne parlons plus....
magique si l'on essaie de la reconsidérer un peu dans son contexte sachant que notre conception moderne ne nous permet pas d'être tout à fait correct dans l'appréciation.
(à suivre)
Siam